> Message du 12/11/17 17:41
> De : "Jean-Paul LEFEBVRE"
<lefebvre.59@orange.fr>> A : luc.renaud2@orange.fr
> Copie à : Jean-Pierre JATCZAK
> Objet : Les Anciens de la Simo Lodève 34
Par hasard, aujourd'hui je me suis lancé à la recherche de ce qu'il
pouvait bien y avoir sur
internet à propos de la Simo Lodève et j'ai eu la grande surprise de découvrir le
"Blog"
qui lui est consacré. Je vois que je fais partie de ceux qui n'ont pas donné de leurs
nouvelles et bien en voici:
Je suis donc Jean Paul LEFEBVRE et ai donc rejoint la SIMO Lodève dès
son origine.
J'avais été sélectionné par "Eurequip" et j'ai été recruté en tant que
Contremaître de Fabrication,
avec les autres contremaîtres recrutés; Georges SOULARD, Raymond
TRIBUILT, Jacques(?) ANDRE, (je n'ai plus souvenir du dernier; c'était un jeune de 26 ans qui est
mort d'une overdose).
Alors que l'usine en était au début de sa construction et sous la
direction d'Eurequip, nous avons
(nous les contremaîtres) suivi une formation d'un quinzaine de jours au
process, puis nous avons
établi tous les supports de formation (au moins un mètre vingt de
dossiers) et ce dans la plus
grande décontraction. Au départ nous étions logés dans des "Algécos" puis,
nous avons été les
premiers occupants du bâtiment administratif. C'est là que nous avons
formé de concert avec
les chefs de secteur (que nous avions formés auparavant) à la formation
de tous le personnel
de production.
fait remonter vers Cogéma, les erreurs que nous trouvions dans la conception. Ce qui a eu
pour effet de vexer les "experts" de Cogéma qui n'ont jamais rectifié les erreurs découvertes.
Et c'est plus tard que nous avons dû en subir les conséquences quant l'usine à effectivement
démarrée.
Après la formation, j'ai dirigé une des équipes et nous avons démarré
l'usine sous les directives
des experts de Cogéma. Les experts en question étaient peut être de bons
rats de laboratoire mais n'avaient aucunes compétences pour démarrer une usine.
Leur mission s'est terminée lors d'une grève des mineurs qui a bloquée
l'usine plus de quinze
jours. Les experts sont rentrés chez eux et ne sont pas revenus pour le
redémarrage.
Dans l'esprit du Directeur Monsieur Provost ou Prouvost je pense qu'il
ne nous pensait pas
compétents pour prendre l'usine en main. Nous lui avons prouvé le
contraire.
Je suis resté cinq ans à Lodève et la routine s'installant, j'ai, après
une remise à niveau
terminale C et un concours, j'ai rejoint le CESI (centre d'études supérieures
industrielles) à
Toulouse pour une formation d'ingénieur d'une durée de deux ans.
Je dois préciser qu'en partant au CESI je n'avais pas l'intention de
revenir à la Simo. Mais pendant la formation, je me suis rendu compte que j'étais bien payé (à Simo) et qu'il me
serait difficile de trouver un poste d'ingénieur ailleurs et aussi bien payé. Une fois diplômé, ma stratégie a
été de trouvé un poste à Cogéma. Je pensais me retrouver à La Hague mais n'ai eu aucune
proposition. Pour avoir une carte de visite d'ingénieur, j'ai alors accepté un poste d'ingénieur d'essai
aux ateliers de soutien des mines d'uranium à Limoges. Pour faire dynamique, Cogéma Limoges avait déposé un brevet de
ventilateur d'aérage minier. Je me suis chargé de tous les essais de performances de toutes la gamme
de ventilateur. Quant je suis arrivé à Limoges, aucun ventilateur n'avait été testé par
contre une notice commerciale avait été produite et annonçait des performances mirobolantes.
Le
rendement que j'ai mesuré était deux fois moins important... En fait Cogéma a développé
des ventilateurs qui correspondaient à ses
besoins mais pas à ceux des autres mineurs.
Au bout d'un an alors que la qualification des
ventilateurs arrivait à sa fin, j'ai été voir le
Directeur du site un certain M. Poissonnet pour lui dire qu'à terme,
je souhaitais rejoindre
Melox, dans la vallée du Rhône.
M. Poissonnet m'annonce alors qu'il me voyait
technico- commercial par la suite...
( ce pour des ventilateurs qui auraient du mal à se vendre)
Presqu'un an plus tard SIROTA le grand patron de Cogéma annonce qu'il
fallait que la branche
Uranium Naturel réduise ses effectifs de 10%. Il est même annoncé que 16
mois de
salaire seraient donnés au gens donnant leur démission et que s'il y avait plus de 10% de
volontaires leur départ serait accepté. Aucunes limites ni par Etablissement ni par profession
n'a alors été
fixé.
Mon analyse (qui s'est vérifié) était que les établissements d'Uranium
Naturel seraient fermés à
terme. J'ai donc donné ma démission fin mai 1989 et début Juin j'ai été
embauché comme
ingénieur projet dans une grande papèterie de Strasbourg. Cette papèterie venait d'être
rachetée
par un groupe Finlandais qui a lancé un projet de 1,9 milliard de Francs dans une
machine
de papier journal. J'ai fais partie de l'équipe projet (environ 20 personnes, (mi Français mi
Finlandais) J'ai eu la charge de gérer la construction d'un chaudière à écorce à lit
fluidisé.
Après le projet, j'ai été nommé responsable énergie (j'avais la
responsabilité d'environ un tiers
de l'usine; pâte à papier et papier journal)
Mi 1999, l'usine pâte à papier (obsolète) a été fermé et j'ai fait
partie des 250 personnes licenciés.
Trois mois plus tard, j'ai été embauché par ELYO comme responsable de
site énergie de
la papèterie de Condat au Lardin Saint Lazare. J'ai alors géré le contrat avec le
client papetier
et ai suivi la construction de deux trains de cogénération (turbines à gaz et
chaudières de récupération.
Cinq ans plus tard j'ai été muté à la Papèterie International Paper à
Saillat (Haute Vienne) ou j'ai géré la construction d'une chaudière à gaz, la modification
d'une chaudière à écorces, et enfin le contrat avec le papetier (américain)
Le 1er Janvier 2010, j'ai pris ma retraite
J'habite depuis 1999 en Dordogne à Coly.
En 2013 et 2014 sollicité par une société américaine, j'ai retravaillé à
Pierrelatte chez Coriance
prés du site Areva.
Avec tristesse, j'ai appris au travers du blog le décès, de Soulard,
Laporte ,Lévèque, Gotowy,
Tribuilt, Gasc.
En fait je pense être le dernier contremaître de fabrication encore de
ce monde. J'espère pouvoir être parmi les anciens lors du prochain repas
(2018)
Pour ma part je n'ai eu que des contacts avec Jean Luc Dulom, contacts
qui datent d'environ
trois ans. Il travaillait alors pour un papetier américain. Il habitait dans
l'Eure. J'ai encore son
adresse et son téléphone.
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