https://fresques.ina.fr/rhone-alpes/export/player/Rhonal00227/512x384"
Cliquez sur le lien ci-dessus pour voir le reportage vidéo de 1964
La Mine
d'uranium à Saint Priest la Prugne - 1964
Type de
média : Vidéo -
Journal télévisé
Date de
diffusion : 17 décembre 1964
Source : ORTF (Collection:
Auvergne actualités )
Personnalité(s)
: M. Chardon
Thèmes : •
Economie > Energie
> Nucléaire • Economie > Industrie > Mine
Lieux : •
Rhône-Alpes > Loire
> Saint-Priest-La-Prugne
Dix ans
après le fonçage (creusement) du premier puits et de la galerie d'exploitation
près de Saint-Priest-la-Prugne, le reportage télévisé de décembre 1964 décrit
le fonctionnement de la mine et de l'usine d'exploitation d'uranium au
nord-ouest du département de la Loire. Il s'agit d'une explication
essentiellement technique de la transformation du minerai : le produit occupe
l'essentiel du reportage.
L'origine de
cette exploitation remonte à la création du Commissariat à l'Énergie atomique
(CEA) par le général de Gaulle (ordonnance du 18 octobre 1945). Les différents
gouvernements de la IVe République (1946-1958) ont soutenu les programmes de
développement du CEA. Le premier plan quinquennal de l'énergie atomique
(1952-1957) avait abouti à la création d'un centre production de plutonium à
Marcoule dans le Gard. En juillet 1957 est lancé le deuxième plan quinquennal
de l'énergie atomique et le gouvernement de Félix Gaillard décide, le 11 avril
1958, de réaliser en 1960 la première série de tirs expérimentaux d'engins
atomiques. Le général de Gaulle officialise et théorise au nom de
l'indépendance nationale un programme conçu et mis en place par ses
prédécesseurs. La première bombe atomique française explose en février 1960 à
Regane au Sahara alors que les autres pays occidentaux et l'URSS observaient
alors un moratoire sur les expérimentations à ciel ouvert. C'est dans ce
contexte qu'est développée l'exploitation du gisement d'uranium de
Saint-Priest-La-Prugne.
L'essentiel
des ressources françaises en minerais d'uranium français, généralement de
faible teneur, se trouve dans des gisements associés à des granites. Leur
exploitation se fait par mines à ciel ouvert ou par des travaux miniers
souterrains pour la partie profonde. Le gisement du Limouzat, situé à 3 km
environ à l'Ouest du village de Saint-Priest-la-Prugne sur 1,5 km de longueur
se love dans une structure faillée La Division du Forez/Grury comprend deux
centres d'extraction : la mine des Bois-Noirs à Saint-Priest-la-Prugne (Loire)
et celle de Grury (Saône-et-Loire). Après des années d'exploration dès 1955,
commence en 1960 l'exploitation de la mine des Bois-Noirs. L'usine de traitement
chimique des minerais fut confiée à la Société Industrielle des Minerais de
l'Ouest (SIMO). Le traitement des minerais était réalisé dans deux unités
distinctes : l'atelier de préparation des minerais situé à proximité des deux
puits d'extraction. Après le passage dans un cylindre compteur (mesure du
rayonnement gamma), le minerai était concassé deux fois, d'abord pour
débourbage, ensuite un concassage secondaire était associé au broyage.
L'ensemble était enfin réduit en pulpe décantée avant d'être pompée vers
l'usine de traitement. Construite à proximité du site minier, elle fut mise en
service en février 1960. Sise à 600 mètres en amont de la mine, l'usine a une
capacité annuelle de traitement de 180 000 t de minerai avec une production de
330 t d'uranium et un rendement de 95 %, fournissait du nitrate d'uranyle très
pur contenant 25 % de métal. Le produit final était liquide. Il était ensuite
versé dans des containers en acier inoxydable. Les effectifs de la mine
évoluent peu : 470 en 1958, 422 en 1963, 322 en 1974. Les effectifs de l'usine,
selon les périodes ont évolué de 110 à 170 personnes. Au total donc, au plus
fort de l'activité, le site comptait environ 650 à 700 personnes. La mine
d'uranium a été très vite mécanisée par l'introduction d'engins mécaniques de
forage, d'abattage et de transport. Les risques principaux sont communs à
toutes les exploitations souterraines : chutes de blocs, accidents de
manutention et ceux liés aux engins de transport. La silicose semblait peu
fréquente chez les mineurs d'uranium.
Mais en
1970, la conviction est faite que les réserves s'épuisent et qu'il faudrait
arrêter l'exploitation dans les dix ans à venir. Produit en 1964, le reportage
très lucidement prévoit 15 ans d'activité, ce qui est exactement la durée de
l'exploitation. De fait l'activité de l'usine est maintenue jusqu'au mois de
juillet 1980. En 20 ans, de 1960 à juillet 1980, l'usine de Saint-Priest a
traité 2 584 000 tonnes de minerai contenant 6 718 tonnes d'uranium..Pendant un
demi-siècle d'existence, les mines françaises ont extrait 53 millions de tonnes
de minerai et produit 76 000 tonnes d'uranium sous forme de concentré soit 3,9
% de la production mondiale.
Michelle
Zancarini
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire